Funérailles avant la bataille [LIBRE]

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MessageSujet: Funérailles avant la bataille [LIBRE]   Funérailles avant la bataille [LIBRE] EmptyJeu 26 Jan - 4:36

[HRP]Ceci est ce qu'on pourrait appeler un oneshot RP, j'ai jugé nécessaire de laissé le RP libre pour ceux qui voudraient eux aussi participer aux funérailles, cependant, n'attendez aucune réponse de ma part, c'est ma première et dernière sur ce RP o/[HRP]

Lorsque la grande réunion des dirigeants prit fin, le royaume de la nature avait déjà entamé depuis longtemps ses préparations, il était déchirant de voir un peuple à l'origine pacifique et sans ennemi devoir se préparer à la guerre. Un peuple qui se voulait neutre aux conflits, un peuple qui se voulait prêt à tendre la main mais surtout un peuple forcé de prendre les armes. La mort frappait à la porte de Verde. Chacun devait être prêt, prêt à quoi?

 Combattre, fuir, ou mourir, il n'y avait que trois options. Lorsque la réunion fut enfin terminée, on annonça aux dirigeants que les premiers morts avaient été aperçus à la frontière d'Arancioni. Le temps pressait, bien plus qu'il n'y paraissait. Forcé de revenir sur ses principes, Wukuri fut obligé d'être soigné par les dryades. Cependant, ces créatures enchanteresses obéissaient à une règle. Une loi qui ne devait jamais être transgressée, pas même pour l'Archidruide de Verde. Il fallait payer. Les soins des dryades avaient un prix.

-Quel don faites-vous au dolmen, Archidruide? Demanda la mère Tyrande.

-Des instruments de musiques de la meilleure manufactures du monde des rêves sont en chemin, d'ici quelques minutes, vous recevrez des harpes, des flûtes et d'autres instruments que Giallo nous a offert. Lui répondit le druide, stoïque.

-J'espère pour vous qu'ils sont aussi bon que vous le prétendez, il serait fâcheux que je sois obligé de faire revenir vos blessures dans un pire état qu'elle ne le sont. Répondit la dryade.

-Si j'avais voulu profiter de vos soins sans payer, je serais venu plutôt.

-A ce propos, pourquoi aujourd'hui? Vous auriez pu vous faire soigner avant la bataille, pour être sûr de ne pas vous blesser de nouveau entre-temps. Y a-t-il une raison spécifique à cet empressement?

-J'ai un rendez-vous important auquel je tiens à être présentable. Répondit le moine, plus sombre qu'à son habitude.

-Plus important que la rencontre avec les autres dirigeants? S'étonna la dryade.

-Je vais dire au revoir à des camarades. Continua le druide sur le même ton.

Il ne fallait pas plus à la mère Tyrande pour comprendre ce qui allait se passer. En effet, depuis le début de la journée avait été mis en place et organisée une cérémonie funéraire. Un dernier hommage aux hommes et aux femmes tombés au combat, un dernier hommage aux 3000 combattants de Verde morts pour un pays qui n'était pas le leur. La cérémonie se déroulerait au lac des esprits, au crépuscule. Wukuri fut soigné et les dryades reçurent les instruments, mais l'ambiance lourde et triste qui planait sur le royaume vert ne les motivaient aucunement à jouer une quelconque mélodie. Son corps avait été remis à neuf, mais l'esprit du moine était toujours perturbé. De lourdes décisions avaient été prises aujourd'hui, sans parler du bain de sang qui l'attendait le lendemain.

 Était-il prêt? Prêt à revivre cet enfer? Prêt à marcher dans la boue et le sang? Prêt à combattre ceux qui lui faisaient confiance pour les ramener en vie? Le choix n'était plus le sien. Il ne pouvait pas fuir, il n'avait pas le droit de fuir. Tout cet entraînement, tout ce temps passé, tout cet préparation allait enfin être mise à profit, il ne pouvait pas laisser tomber maintenant, il devait le faire, il allait le faire. Toujours vêtu de sa tenue cérémonielle, l'Archidruide rejoignit son domicile au centre de Gaëa. La garde d'émeraude était présente, gardant les portes de la ville et patrouillant dans les rues. Ils étaient fringuant vêtus de leurs amures vertes, mais l'inquiétude sur leurs visages ne mentaient à personne. Eux aussi avaient peur, eux aussi craignaient de devoir prendre les armes.

 Ils avaient le même regard que Wukuri, à un détails prêt... Il y avait au fond de leurs yeux, une lueur, une lueur qui n'avait pas brillé dans le regard du druide depuis bien trop longtemps, il voyait dans les yeux l'espoir, la détermination, l'envie de venir à bout de cet ennemi. Malgré la terreur, ils voulaient, tous autant qu'ils étaient, mettre fin au carnage impérial. C'est cette détermination que le chaman avait perdu. Lorsqu'il entra enfin dans sa chambre et qu'il découvrit sa femme, elle aussi vêtue d'une tenue cérémonielle, il vit la même expression sur son visage, la peur, la crainte, mais au fond, la détermination, l'instinct de survie. Ils s'enlacèrent une fois de plus, en se murmurant des encouragements, se motivant mutuellement à tenir, à ne rien lâcher. Mais Nova semblait bien plus convaincante que le druide. Alors qu'il tenait sa bien aimée entre ses bras, il croisa son propre regard, dans un miroir, il se senti aspiré par un grand vide, un vide au creux de ses yeux. Là était le problème. Il n'avait plus cette flamme, plus cette détermination à combattre. Il n'y avait que le vide, le désespoir.

 Tout ce temps consacré à faire grandir ses pouvoirs, à devenir l'un des aventuriers les plus puissants de ce monde, ne servait à rien si l'espoir s'était éteint. La détermination qu'il avait perdu à Arancioni. C'est là qu'est mort l'espoir. C'est là que la flamme s'était éteinte. Son regard se détourna de ce traître miroir qui lui montrait cette partie de lui qu'il fuyait. Il porta sa vue vers l’œuf. Quand allait-il éclore? Serait-il forcé d'être témoin de la grande guerre noire? La guerre des morts? Ou qu'importe le nom que lui donneront les générations futures. L’œuf symbolisait l'avenir pour le druide. Cet enfant qu'il attendait si impatiemment. Si Kotei gagnait alors cette vie innocente aussi serait prise. Il ne pouvait l'accepter, il ne pouvait pas se faire à l'idée que l'Empire des morts s'en prenne ainsi sans raison à une vie qui lui était si chère.

 Les futurs parents mirent fin à leur cajoleries et se dirigèrent vers l'extérieur de la bâtisse. Un grand détachement, pour ne pas dire la quasi-totalité, de la garde d'émeraude les attendaient, droits comme des piques. Wellan Bright, capitaine de la garde, s'avança vers le couple royal et leur tendit chacun une bougie. Ils s'en saisirent et avancèrent. Pendant leur déplacement, Wukuri les entrevus, entre les rangés de soldats, certains tenaient dans leurs mains des urnes de bois gravées. Alors voilà ce qu'ils étaient devenus, par sa faute. Les 5000 gardes qui avaient combattus à Arancioni s'étaient tous portés volontaires, mais malgré cela, c'était bien Wukuri qui les avait guidés sur le champ de bataille. Il avait le sang de 3000 de ces soldats sur les mains. Il était responsable de leur mort. Il avait fait de braves guerriers des tas de cendres fumantes. C'était lui qui devraient reposer dans ces urnes, pas eux. Une longue marche silencieuse s'était engagée vers le lac des esprits. Le trajet était long, mais il fut accompli dans le plus grand des silences, la nature elle-même semblait se taire pour honorer la dernière marche de ces braves combattants.

 Chaque pas était une dague de plus plantée dans la conscience de Wukuri qui prenait conscience de ses actes, de ses responsabilités. Nombreux étaient les civils de Verde qui accompagnaient la garde, eux aussi souhaitaient rendre un dernier hommage à leurs fils, leurs filles, leurs frères, leurs sœurs, leurs pères, leurs mères. Tous étaient détruits par la perte d'un être cher, et chaque larme était pour Wukuri un poids de plus sur sa culpabilité. L'Archidruide avait entraîné ces combattants, il les avaient connus, il se souvenait de leurs noms, de leurs visages, de leurs sourires et de leur courage. Quelques rares Arancioniens avaient tenus à assister aux funérailles de ceux qui s'étaient sacrifiés pour sauver leurs vies. Certaines délégations d'autres nations étaient présentes aussi, pour celles qui étaient restés après la réunion. Après ce long trajet, ils arrivèrent enfin au lac des esprits. Les cendres des défunts allaient y être déverser, dans l'espoir que le repos qu'ils méritaient tant leur soit accordé.

 Sur une petite corniche qui surplombait le lac, les gardes se mirent en rangs serrés, ceux qui portaient les urnes s’avancèrent et formèrent un rang externe au groupement de base. Wukuri avait prévu de dire quelques mots avant de commencer la cérémonie, mais ici, seul sur le bout de cette corniche, il était muet. Que dire à des gens qui ont tout perdu à cause d'un seul ordre? Que dire à des gens qui sont tombé au combat parce que leur voisin avait besoin d'aide? Que dire à des gens qui étaient morts pour protéger un pays détruit en quelques jours? Son regard se perdait dans le fond du lac, son reflet semblait le narguer, lui adresser une fois de plus ces yeux vides. Le silence qui durait maintenant depuis de longue minutes fut brisé par une voix forte, déformée par les larmes et la colère.

Musique:


-C'est de ta faute! Hurla une femme, une civile qui devait sans doute être liée à l'un des morts. Ils sont morts à cause de toi!

-Quoi?! S'exclama le capitaine de la garde.

Wellan ne tarda pas à réagir et se dirigea directement vers la perturbatrice, retenue par un homme lui aussi en larmes.

-Elle a raison... Lâcha finalement Wukuri, comme un aveux.

Le capitaine de la garde d'émeraude s'arrêta net, comme paralyser par les mots de celui qui avait été son maître, leur maître à tous. La femme en pleurs continua, désespérée, noyée dans son chagrin.

-Ils te faisaient confiance! Je te faisais confiance! Ils te soutenaient! Et tu les as réduis en cendres... 

L'homme qui la retenait eût finalement raison d'elle et la ramena dans la masse qui assistait à la cérémonie. Wellan, voyant Wukuri dans une profonde réflexion, s'avança à ses côtés.

-C'étaient leur choix, pas le votre, ils vous auraient suivit jusqu'en enfer, ce sont des héros maître, pas des martyrs, nous ne pleurons pas des victimes aujourd'hui, nous pleurons les héros qui ont donnés leur sang pour permettre à la terre de renaître. Ils n'auraient pas pu trouvé une plus belle fin. Tenta le capitaine de la garde. Aller, finissons-en et retournons à Gaëa.

D'un geste du bras, il donna l'ordre aux porteurs de vider les urnes, en ligne droite, ils avancèrent vers la corniche, lorsque le premier arriva au bout, il fut interrompu par un bras large, volumineux et droit.

-Attendez. S'imposa le chaman.

Les soldats se tournèrent alors vers lui, toujours menton levé et dos droit. D'un geste doux et lent, il prit la première urne entre ses mains. Il allait faire face à ses responsabilités, c'était lui qui allait déverser les cendres dans le lac. D'un pas toujours aussi calme, il s'avança vers le bord. Son regard droit, observant le soleil couchant. Wukuri se mit alors accroupit et retira le couvercle de l'urne. A l'intérieur, les cendres d'un de ses anciens élèves, les cendres d'un ancien camarade, d'un ancien ami. Le lac était aussi calme qu'une ombre, l'eau était d'huile, pas un remous ne venait perturber la perfection de cet instant.

 Mais alors que l'Archidruide commença à pencher l'urne, avant même que la première cendre ne s’extirpe du contenant de bois, le moine stoppa son mouvement, il avait vu quelque chose. Quelque chose dans l'eau l'observait, des yeux le fixait. Des yeux brûlant, ardents, des yeux ne désirant qu'une chose, vivre, survivre. Des yeux qui voulaient, plus que tout mettre un terme aux bains de sang impériaux. De nombreux paires d'yeux semblable luisaient dans le lac. Il les voyait, Wukuri voyait le regard de ces gardes morts pour le monde des rêves. Le regard de ces héros, qui ne transmettait qu'une chose : l'espoir.

 Mais plus encore, au milieu du reflet de ces braves combattant, il y en avait qui possédait un regard plus ardent que tous les autres, de tous les reflets, c'était celui dont le regard transmettait le plus de détermination, de rage de vaincre, ce reflet... C'était le sien. Il reprenait conscience de qui il était, des raisons qui le poussaient à se battre, des vies qui pouvaient être sauvées. Comme une renaissance, il ressentait de nouveau le besoin d'aller au front, de venger les morts et de libérer les opprimés. D'un geste lent et doux, il se releva et plongea son regard dans l'urne, s'adressant aux cendres qu'elle contenait.

-Je ne laisserais pas votre bravoure être oubliée au fond d'un lac... 

Avec la même douceur avec laquelle il s'était levé, il plongea la main dans les cendres et les fit danser entre ses doigts. Puis il retira sa main.

-Je serais toujours avec vous...

Son bras tremblait, il semblait hésitant, mais finalement, il prit une décision qui signait un nouvel acte dans l'évolution du gardien des esprits. 

-Plantez vos racines au creux de mon âme.

Alors il s'élança, d'un geste fort, puissant mais aussi doux et tendre, il attrapa une poignée de cendres et se l'étala sur le visage. Avait-il perdu la raison? La folie avait-elle finalement eût raison d'un homme qui dédiait sa vie à l'harmonie? Non. Il était parfaitement conscient de ce qu'il faisait, Verde est un peuple uni, un royaume liguée et une famille soudée. Ils ne formaient qu'un, tout comme Wukuri n'était plus qu'un avec les soldats perdus. Le visage blanc de cendres, l'Archidruide était inondé par la lumière du crépuscule, rendant le symbole plus puissant, plus fort. Il pressa l'urne contre sa poitrine, retenant des sanglots qui assaillaient sa gorge.

-Je ne vous laisserais pas finir en cendres... Vous êtes la garde. Murmura Wukuri.

Wellan, à la fois confus et impressionné par le geste du chaman, le questionna :

-Nous ne les inhumons plus dans le lac?... Que faisons-nous alors? 

le moine se retourna sans répondre tout de suite. S'avançant vers le garde pour lui rendre l'urne, c'est une fois entre ces mains que le gardien des esprits répondit, tourné vers Wellan, mais aussi vers la foule.

-Nous ferons de leurs cendres des émeraudes, que nous prendrons avec nous au combat.

Le capitaine de la garde changea soudainement d'expression faciale. Son visage passa de l'inquiétude au profond respect. Ses yeux brillaient de larmes qui ne tomberaient jamais tandis qu'il entama une devise qu'il avait entendu bien de nombreuses fois.

-"Comme une lueur d'espoir pour ceux qui n'en n'ont plus... Dans les bois comme dans la tombe..."

-"Nous sommes la garde d'émeraude".

Un trésor inestimable venait d'être découvert sur les rives de ce lac. Certains penseraient qu'il est stupide d'inhumer ses morts avant la fin de la guerre, et pourtant, c'est à travers les honneurs posthumes que l'espoir des vivants survit. Kotei pensait avoir affaiblit la garde en ayant assassiner ses valeureux soldats, mais bien au contraire, il n'avait fait que renforcer les survivants. Plus que jamais Verde était motivé à battre cet ennemi et vaincra, plus que jamais...

La garde veillera.
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