Puissance navale [Terminé]

La bataille d’Utopia venait de se dérouler, elle fut un franc succès. Quelques jours avant que l’empereur ne revienne sur les terres du royaume des morts, un évènement anodin s’y déroula. Pour savoir ce qu’il s’est passé jeunes aventuriers, donnons nous rendez-vous au cimetière des bateaux, lieux de dévastation et d’horreur pour chaque marin un tant soit peu expérimenté de nos belles contrées. Les courants s’entrechoquent, ils forment des tourbillons et des siphons entre des rochers plus acérés que les sabres des pirates, mais aussi plus déchirants que les mâchoires des mosasaures. Aucun bateau ne résiste à ce cauchemar naturel, mais ce bateau est différent des autres. Le Shark Bite, un bateau fantôme qui n’a que faire des collisions avec la surface tranchantes du cimetière, celui-ci se trouve dans les profondeurs marines, proche des abysses, se cachant pour plonger sur sa proie et la dévorer.

A son commandement, le capitaine dont le cœur est rempli de rancœur, le Capitaine Red Williams et ses hommes. Tous changés sous les augures de Malva, ils travaillent désormais pour l’empereur, au nom du sang, du rhume et des femmes. Oh, oui, les femmes, ces pauvres êtres fragiles qui subissaient les pires horreurs sur ce bateau pirate. Des vivantes et fraiches Malviennes récupérer à bon port avant qu’ils ne prennent le large. Les rires des squelettes résonnaient à travers les bulles d’airs qui se propageaient par la magie, pour maintenir leurs esclaves en vie. Mais voilà que la fête se termine, bien entendu, Blu avait réagit. Leur déplacement pour venir aider à l’aide d’avion de transport n’était qu’une manœuvre pour éviter le plus de pertes possibles chez des possibles alliés, mais aussi pour tâter du terrain avant d’envoyer leurs attaques. Un groupe de sous-marin armé et équipé de leur meilleure technologie se dirigeait par ici. Le terrain n’est pas avantageux pour eux, mais vaincre le Shark Bite serait une avancée considérable vers la victoire contre Kotei.

« Capitaine ! Sous-marin à trois heures, une flotte entière, leur nombre exacte est encore inconnu. Nous avons l’avantage du terrain, nous pouvons l’emporter. Et puis, si ça se passe mal, autant user de l’objet que l’empereur nous a offert, il nous sera certainement très utile. »

Et c’est ainsi, qu’une nouvelle page s’ouvrit sur le troisième chapitre du monde des rêves. Un affrontement colossale va avoir lieu mes amis. Nous allons assister à une bataille sous-marine entre la plus grande force navale et le bateau fantôme aux surprises encore inconnu. Bien que tous mes encouragements se tournent vers le royaume sous les océans, il ne faudrait pas crier victoire trop vite, ils ont plus d’un tour dans leur sac ces maudits pirates maudits.

Lin ralluma encore sa montre holographique. Elle ne cessait de tenter de l'éteindre, avant de céder encore à la tentation de la rallumer, pour projeter devant ses yeux la photo de Mathys et elle. Elle l'avait rencontré par pur hasard dans un bar, cet ouvrier de chantier aux yeux verts. Elle en était tombée amoureuse, de son tempérament posé et chaleureux, de sa capacité hors du commun à l'envelopper dans du miel. Il était sa force tranquille, elle qui au contraire ne tenait pas en place et n'avait pas l'habitude de la sécurité.
Et elle ne pouvait s'empêcher de penser à cet homme avec qui elle devait se marier bientôt, et cela lui était étrange. Sur son monde d'origine rongé par une guerre civile constante et en perpétuelle guérilla urbaine, elle avait appris à ne pas avoir peur de la mort, à ne pas accorder la moindre miette de pensée au futur. Mais maintenant qu'elle avait Mathys, elle avait gagné quelque chose à perdre, et après un an de paix et de sécurité, elle s'y était presque accommodée... A tel point que l'ennemi n'avait même pas encore été rencontré que cette guerre la terrifiait déjà, pour la première fois depuis bien longtemps.

On toqua à la porte de sa cabine.
"Capitaine! Il y a du mouvement, vous êtes nécessitée au poste de commandement.
-Bien, j'arrive tout de suite."

Elle éteignit sa montre, frotta son ventre tristement, et sortit.
"Ressaisis-toi grande nigaude, ressaisis-toi! pensa-elle pour elle-même. C'est le moment, il est encore une fois venu, de ne pas lâcher."
Elle traversa les couloirs d'un pas rapide tout en tentant de ne pas tomber sous les remous que provoquait cette foutue mer. Heureusement encore que l'Apollina faisait partie des navires les plus performants de cette flotte... Mais il était là plus pour la protection armée que pour le transport, et si ça continue comme ça, il n'y aura plus grand chose à protéger. Une demi-heure plus tôt un des navires a subi de sérieux dégâts quand il fut pris en ciseaux entre deux courants tranchants, et deux autres se sont rentrés dedans. Ces trois-là avaient alors été obligés de se séparer de la flotte et faire machine arrière, mais il était impossible de savoir s'ils avaient réussi à sortir de cette zone de merde.

Surtout qu'il leur faudrait en plus ensuite atteindre la côte gialloise jusqu'à leur base. La reine avait accordé à l'armée bluienne de s'installer sur une petit île déserte non loin de la côte pour s'en servir de base avancée, et en un rien de temps elle fut couverte de métal et de fortifications, de ports et stations de réparation pré-fabriquées. L'île avait cessé de chanter depuis.
Alors avait commencé l'attente, comme affronter directement Malva serait du suicide, mais également qu'on ne savait pas où ils allaient frapper ensuite. Et alors que des nouvelles d'un retour de l'armée des morts dans le nord étaient arrivées, il fut décidé que la IIe Légion serait envoyée par sous-marins à la frontière Bianchienne en renforts, juste au cas-où.

Lin arriva au poste de commande et eu droit à un résumé de la situation par un des pilotes. Il fallait s'en douter... Les pilotes avaient obéi aux ordre de l'Amiral, et c'était très bien, elle s'en tiendrait à cela jusqu'à ce que l'improvisation s'impose. Mais ils restaient assez vulnérables... Les navires respectaient un espace très large entre eux afin d'éviter que les courants infernaux ne les poussent à se percuter, ce qui pouvait compromettre une partie de l'avantage du nombre.

Un silence pesant s'installait alors que leur présumé ennemi ne réapparaissait pas. Ce genre d'attente, elle connaissait ça, c'est le pire moment pour que l'angoisse s'installe chez les soldats. Elle se pencha alors pour attraper le micro de bord et déclarer à l'équipage de son propre navire:

"Ici Lin Sadcliffe. Connaissez-vous l'histoire? Paraitrait-il que celui qui nous fait face en ce moment n'est autre que monsieur Red Williams. Oui, Williams, celui qui s'est cassé les dents sur Verankere Haï il y a un moment avant de partir se venger sur des civils à Arancioni, ce à quoi il a également échoué. Il faut toujours que Blu ou Malva vienne faire le job à sa place après lui.
Et ce n'est pas fini, car même mourir semble trop difficile pour lui. Mes camarades, aujourd'hui, Blu doit encore finir ce boulot proprement, notre mer est un peu trop encombrée. A la pêche!"

Elle entendit des rires et vivats répondre à son message. Parfait, elle avait besoin de remuer un peu les cœurs de ses hommes avant l'action et un peu d'humour arrogant pouvait marcher très bien pour ça, même si elle en avait besoin tout autant qu'eux.

Il fut temps, l’embarquement annoncé il y a quelques jours, nous nous sommes mis en route pour Bianchi. Qu’elles étaient nos chances d’en sortir ? Je n’en ai aucune idée, je me contentais de faire ce que je savais faire de mieux, utiliser les outils du tableau de bord. Je ne suis ni pilote, ni copilote. Je ne suis pas soldat, ni même un fieffé manieur d’armes. Je possède un pouvoir, mais inutile en combat. Je ne suis qu’un pauvre technicien qui se doit de faire ce qu’on lui demande, mais je m’en contenterais pour aujourd’hui. Je ne risque pas ma vie comme tous ces héros, ce monde d’aventures, j’aimerais y prendre part, mais j’ai trop peur d’y perdre ce que j’ai de plus précieux, ma vie. Alors je reste derrière les grandes pointures, derrière ceux que j’admire. Anumeh Kherkzs, fondateur de Blu, il nous a sauvés d’une guerre certaine, mais il est aussi le plus sage d’entre nous tous. Peut être pas le plus intelligent, le plus compétent, mais le plus morale.

Ma dernière mission très certainement, je dois veiller au radar, surveiller chacun des retours. Des roches, des mouvements de courants violents, c’est déjà un miracle que nous sommes arrivés jusque là. J’espère que les autres navires et sous-marin, touchés pendant le voyage, parviendront à rentrer à bon port. Ce n’est pas que je suis trop pessimiste, mais ils devront traverser le nid des mosasaures pour pouvoir rentrer à Waterfall, un endroit que l’on pourrait qualifier d’enfer. On aperçoit une ombre sur l’écran du sonar, quelque chose de colossale. L’amiral semblait être certain qu’il s’agisse d’un monstre marin, d’un Léviathan ou quelque chose dans le même type. Pourtant, sans critiquer son jugement, la forme, les mouvements et le comportement n’a rien d’animal. Je dirais plutôt un navire, mais qui suis-je pour critiquer les propos d’un supérieur. Je me contentai de me taire, il n’y avait pas de grandes différences entre un monstre et ce navire venue tout droit des enfers.

Enfer et damnation, voilà les mots parfaits pour décrire ce que le monde des rêves subit en ce moment. L’empereur, son nom résonne encore dans mon esprit, il a massacré d’innombrables vies en si peu de temps. Selon certains rapports et spécialistes de l’investigation, il serait arrivé un mois avant l’attaque à Arancioni, le jour où plus aucune nouvelle ne revenue du royaume des morts. L’inquiétude pesé, mais Malva n’avait ni chef, ni potentiel puissance auparavant, alors l’affaire fut vite mise au placard. Si seulement les choses avaient été différentes. Nous n’en serions peut être pas là.

Plusieurs petits drones furent envoyer pour scanner la zone, j’étais chargé de surveiller leur avancé avec plusieurs de mes collègues. Controller à distance ce genre de petit bijou n’est pas bien difficile, mais cela devient plus compliquer lorsque la nature se déchaîne contre vous. Le plus jeune et le moins expérimentés perdit la connexion avec son drone, certainement la cause d’une roche qu’il a trop approché. Un second perdit la connexion, puis un troisième, tous emportaient par les violents courants du cimetière des bateaux. Deux minutes sont passés et aucune véritable information supplémentaire sur la position du navire fantôme. C’est alors que l’un d’entre nous capta quelque chose, des mouvements, bien plus en profondeur, rasant le sol. C’est étrange, mais ils sembleraient justes en dessous de nous en ce moment même.

« Alerte ! Les ennemis se trouvent sous notre position et ils approchent à grande vitesse ! »

Le capitaine a tellement changé. Pour avoir sillonné les mers de ce monde à ses débuts, en sa compagnie, je peux vous dire qu’il n’est plus du tout le même homme. Une personne totalement différente de ce que l’on aurait pu croire qu’il est, un changement de cap radicale, se dirigeant vers bâbord avant de virer vers tribord d’un seul coup de gouvernail. Autrefois, considérant ses frères d’armes comme des amis, des compagnons de route. Puis finalement, simplement des camarades de bord, des personnes avec qui il pourrait faire le mal, se venger. La défaite le ronge, elle change cet homme que je connaissais si bien mais que j’ai peur de ne plus comprendre. A présent, il tire une balle dans le crâne d’un de ses compagnons, pour un simple dérangement. Certains d’entre nous possèdent encore des sentiments, une mémoire, un véritable corps. Nous avons rejoins l’empereur à contre cœur, mais nous ne pouvons plus nous défaire de cette emprise, obéissant à son ordre ultime, qui est d’éliminer la vie dans ce monde.

Le capitaine a accueillit la Mort à bras ouvert, et celle-ci lui a donnée de nouveaux pouvoirs, un nouveau navire, mais aussi une terrible folie. Le Shark Bite, ou la morsure du requin, ce navire sortit tout droit des enfers que nous dirigeons à présent. L’attaque sera fracassante, nous avons contre nous la plus puissante flotte du monde des rêves, nous ne devons pas nous laisser aller ne serait-ce qu’une seule seconde. Nous devons faire le plus de dégât possible en un laps de temps réduit. L’équipage s’attela, sous les ordres du capitaine, nous cachâmes le navire dans les récifs, au plus profond du cimetière, là où l’ennemi ne pourra jamais venir. Lorsque l’ennemi fut aperçu, immédiatement après, la machine s’activa. Tirant la grande voile, poussé par le courant ascendant, le requin n’allait faire qu’une bouchée de leur sous-marin, navire ou autre. A toute vitesse, la mâchoire viendra frapper dans la queue du vaisseau bleu pour le faire tanguer. Si le vaisseau tangue, les courants s’occuperont du reste, ils percuteront la roche et mourront dans le choc, ou noyer, sombrant dans les ténèbres.

« Pour le capitaine Red Williams ! »

Tribord, bâbord, sous l’océan, ce n’est pas la même rengaine qu’à la surface. Les courants peuvent non seulement vous entraîner plus profondément vers les abysses, vous broyant contre le sol, comme ils peuvent vous briser face aux pierres. Chaud et froid se mélange, des courants électriques se forment, et le vent ne fait que les amplifier. La tempête gronde, le noir nous empêche de voir correctement, bien heureusement, nous sommes préparer à cela. Nuit comme de jour, un pirate se battra jusqu’à la mort, celle de ses ennemis bien sûr. Retirant le bandeau de leur œil, ils peuvent désormais voir la position adverse de chacun des navires. C’était comme si l’ennemi leur faisait des signaux lumineux pour les prévenir de leur présence.

Les canons parés, ils firent feu à travers les vagues. Les boulets traversèrent les courants comme des flèches, aidé des minerais explosifs trouver à Rosso, ils ne s’arrêteront pas. Ce minerai est du même calibre que la poudre à canon, une simple étincelle peut très rapidement changer son état et tout faire éclater. Les tirs pleuvaient, mais déjà, l’ennemi contre-attaquer. Des robots et des sentinelles se présentaient face à la morsure du requin. Ils pleuvaient ce jour là, le son de la pluie était néanmoins couvert par celui de la tempête, des vagues, et des explosions. Les tirs de canons précédents viennent s’écraser plusieurs fois contre la roche. Celle-ci ne pouvait résister à de tels coups, les colonnes de pierre du cimetière s’écroulèrent sous leur poids. Des rochers plus gros que le bateau et que les sous-marins atterrirent alors dans l’eau, les dégâts seraient colossales pour ceux placés sous ces roches.

Red-Williams et son équipage connaissait bien les courants de la région, pendant un mois ils ont appris à les maîtriser, à les dompter, à en faire leurs alliés. Le bateau fantôme plongea alors vers les profondeurs, poursuivit par les roches sombrant dans les abysses. Quelques manœuvres les mirent en sécurité des chutes de pierre. Malheureusement, ils se trouvèrent bloquer face à la masse de machine. Les tirs filèrent contre la coque du bateau, les coups pleuvaient contre eux à présent, les pirates étaient en mauvaise posture. Non, rien de tout cela, ils avaient leur capitaine à leur côté, et la Mort est leur amant, rien ne peut leur faire peur. Des canons plaçaient à l’avant firent feu sur les drones trop ennuyeux. Mais ce n’était pas tout, les robots débarquèrent sur le bateau, c’est un abordage.

« On se fait aborder ! Réagissez et butter toutes les vermines qui essaie de grimper sur le pont ! Ne les laisser surtout pas approcher le capitaine ! »

Corsaires, marins, deux équipes différentes aujourd’hui s’affrontent. Les robots grimpent sur le bateau malgré la vitesse. Certains d’entres eux viennent s’écraser contre la coque du navire, d’autres se font éjecter à peine ont-ils réussit à se tenir debout sur le plancher. Les pirates positionnaient sur le pont dégainent leurs sabres, leurs armes, leur armement est préparé depuis bien des jours, ils sont prêt pour cet affrontement qui marquera à jamais l’histoire du monde des rêves. Mais les pirates, sont bien déterminés à finir victorieux de ce combat qui paraît perdu d’avance.

« Les radars nous informent que de gros objets tombent sur notre position depuis la surface. »

C’était l’affolement dans les soutiens techniques, les roches sombrant vers le fond de l’océan risqué d’être plus que dangereuse pour nos aventuriers bleus. La guerre ne peut être perdue sur de telles erreurs, il faut s’enfuir de la zone, pas le choix. C’est ce que certains pourraient faire, c’est ce que d’autres ne feraient pas. Mais dans la précipitation de l’action, un des sous-marins se retrouva obliger à plonger vers le fond. Slalomant entre les énormes rochers qui tomber proche de sa coque, celui-ci posséder une chance monstrueuse, ou alors le talent de son pilote est au-dessus de tout ce que nous pouvions imaginer. Aucun dégât causer par les pierres ne fut constaté sur les navires de Blu. Seuls quelques égratignures causés par les éclats de pierres éjecter par les explosions avaient réussit à frapper les vaisseaux. De même pour ce héro qui a poursuivit la mâchoire du requin vers les abysses afin de poursuivre l’assaut contre les pirates.

Mais dans toute cette précipitation, notre technicien ne pouvait se laisser aller. Il était à bord de ce navire, là où le pilote était complètement fou, ou un pur génie. Mais qui était-il pour tenter le diable de cette façon ? Qui cela pouvait-il être ? Il lança un analyse de la coque, pour en connaître l’étendu des dégâts. Il n’y avait rien ? Est-ce un miracle ? Non, un scanner plus minutieux venait repérer une brèche proche des quartiers de repos.

« On est touché au niveau du secteur trois, envoyer une équipe là-bas. »

Heureusement que les êtres de la mer sont les plus proche de la technologie, les plus sévères sur eux-mêmes dans ce genre de situation, mais aussi ceux qui veulent survivre. Ils sont tous là pour sauver d’autres âmes aux périples de leur vie, ils ne se donnent pas le droit d’échouer, chacun veut parfaitement réussir son travail, et cela se comprend. Notre petit technicien venait de réussir le sien, il n’avait pas fait confiance à un scanner totale, préférant lancer un scanner sur chaque zone pour plus de minutie. La brèche n’était pas grande, mais elle aurait été vite un véritable danger pour tous. Comment la suite des événements va-t-elle se dérouler ? J’attendrais cela avec impatience, tout comme vous.

[HRP : Dé d'action pour savoir à quel point les pirates repoussent les robots. Raté, ils ont beaucoup de mal à tous les gérer et plusieurs hommes disparaissent dans les fonds marins. Normal, c'est à peu près équitable, les pirates repoussent l'envahisseur mais subissent quelques pertes. Parfait, les pirates marchent sur les robots de Blu et les repoussent du navire, aucun d'entre eux n'a eut le temps de faire de gros dégât.]

Les pirates se jetaient en direction des navires de guerres ennemis. Leur but ? L’abordage ! Malheureusement pour eux, ce n’est pas aujourd’hui que la coque d’un sous-marin se brisera sous des lames de sabres. Les courants marins étaient puissant, impossible de se guider sans navire. Il s’agit là d’une attaque suicide visant une victoire rapide et efficace. Pour s’aider dans le voyage, nous préparâmes la poudre et les canons. La rencontre s’engagera dans les prochains instants. Feu ! Hurla le capitaine. La poudre éclata, propulsa et les squelettes filèrent à travers l’océan. Quelques uns perdirent la vie, écrasés contre un rocher, manquant de peu leur cible. D’autres, s’agrippèrent à la carcasse des navires, éjectés tout aussi rapidement par les courants et les mouvements que produisent les bêtes de métal. Et enfin, un petit groupe de trois squelettes parvinrent à briser la coque d’un des navires.

« Alerte ! Nous sommes touchés ! Flan gauche, trois boulets de canon ont traversés la coque ! »
« Occupez-vous de fermer les sas immédiatement ! »

C’est ainsi que les trois pirates se retrouvèrent enfermer à l’intérieur du navire sans que personne ne s’en rende compte. Les sas se fermèrent grâce aux mécaniciens des navires, l’eau ne pourrait plus être un problème. Elle sera drainée une fois rentrée au port. C’est ce que tout le monde s’imaginait. Mais alors que la porte aller entamer son dernier tour, une lame vint bloquer la serrure, repoussant le processus de fermeture. Puis, après quelques instants de force, le verrou sauta, laissant découvrir trois horribles cadavres humanoïdes sous des trombes d’eau et de pression déferlant derrière eux. Le mécanicien n’eut le temps que de presser le bouton d’alerte immédiate. Sa gorge fut tranchée au niveau de la jugulaire, il n’a pas eut le temps de voir la mort, le bercer entre ses bras froid. Les caméras de sécurités permettent à l’équipage de réagir en conséquence et particulièrement rapidement. Notre petit technicien, quand à lui est encore effrayé par l’idée que ces pirates ont mit en place.

« Ils se sont tirés eux-mêmes avec les canons. »

C’était ce qui résonné dans sa tête, rien que cette idée farfelue était pour lui un manque digne de conscience et de peur. Ce n’était plus du courage, juste de l’insouciance, de la bêtise à l’état brute. Pourquoi tentait le diable ainsi ? Qu’est-ce que cela leur apporte ? Seuls trois matelots ont réussit à percer la coque, très bien, mais les systèmes de défenses vont immédiatement s’en charger. C’est alors que cette question le tortura. S’ils étaient venus ainsi, en connaissance de cause qu’ils allaient y rester peut importe leur réussite, il doit y avoir autre chose. Enfin, révélation, de la dynamite, des explosifs. Ils devaient en être recouvert pour faire le plus de dégât possible. Il informa son supérieur de cette possibilité, mais il était trop tard. Les robots avaient déjà engagé le combat, mais aussi, engager la perte du navire. Les tirs des droïdes de sécurité venaient d’allumer le feu aux poudres. Les explosions retentirent, le navire se décala suite au souffle, et l’équipage sombra avec le submersible.

Suite à ces événements, les moteurs furent coupés afin d’éviter qu’une nouvelle explosion se déclenche. Le sous-marin, n’avait pas finit d’en voir de toutes les couleurs. Celui-ci frappe contre la roche, faisant de nouveau tanguer le navire. Les mouvements brusques faisaient perdre l’équilibre aux membres de l’équipage. Le capitaine s’ouvrit le crâne contre l’un des appareils de bords. La chute était imminente. Impossible de rejoindre les navettes de secours, elles se trouvent du côté où les explosions se sont produites. Par pure moment de bravoure, le jeune technicien attrapa un mécanicien et vint fermer avec son aide, la seule porte qui les sauveraient tous d’une mort noyée. La carcasse restante du sous-marin tomba dans les profondeurs, nous étions perdus, pensèrent alors tous les membres de l’équipage. L’oxygène est en quantité limité, l’énergie va surement être perdue.

« Non, ne sombrons pas dans la folie. »

Notre technicien, encore une fois, ce pauvre jeune homme qui n’avait rien demandé. Tout ce qu’il voulait, une vie sans soucie, à présent, il se rend compte qu’il aurait mieux fait de simuler une maladie que d’embarquer sur ce navire. Mais, la peur fait réagir les hommes, ces moments de détresse font ressurgir les émotions enfouies. C’est dans ce genre de moment, que l’on rencontre de véritable héro. Le navire était à la verticale, pour rejoindre le tableau de bord, ce ne serait pas facile. Il observa rapidement les effectifs, plusieurs blessés, un mécanicien avec qui il avait fait connaissance avant l’embarquement avait le visage entièrement brûlé par l’explosion. Un autre s’était rompu le bras lors du choc contre les dents du cimetière. Et pour finir, le jeune bleu qui avait son genou tourné dans le sens inverse. Rien de beau, mais se sont les seuls véritables blessés. Le navire comptent encore neuf membres en parfaites santés.

« Non, cela ne va pas. Cette idée est bien trop dangereuse. »

Il réfléchit à nouveau. Le jeune technicien regarda finalement le tableau de bord au sommet de la salle, pointant comme vers la surface, une véritable symbolique. Pourra-t-il atteindre cet objectif ? Il sauta désespérément pour tenter d’atteindre un objet, une barre en fer, quelque chose à quoi s’agripper. Mais il revint rapidement sur le sol, son dos frappant contre le métal. La chute accélérait, il ne pouvait plus tenter tout de suite, son corps se retrouvait plaquer contre les plaques d’acier.

De l’extérieur, leurs alliés ne peuvent voir qu’un navire coulant, sans aucun moyen de remonter, il n’y a peut être aucun survivant. Le navire fut coupé en deux par la seconde explosion, aucun signal de détresse, ils sont très certainement tous mort sur le choc. Le seul morceau intacte, sombra jusqu’au plus profond du cimetière, grattant le sable et la roche, avant de se faire ensevelir par les débris de pierre qui chutaient suivant le choc contre l’une des colonnes. Que dire ? Une minute de silence sera peut être engagée après avoir terrassé ce navire maudit. Un vaisseau bleu à sombrer, mais le vaisseau mauve est en mauvaise posture. La victoire est à porter de main. Sauf si…

A peine eut-elle passé la porte que Lin ressentit un immense frisson. Un sentiment inexplicable, comme si la nausée s’était emparée de son esprit, quelque chose de surnaturel profondément mauvais qui se mettait à l’envelopper et l’imprégner. Une froideur, froideur moite et humide psychologique. Quelque chose de souillé… de souillant. Souillure du monde, aberration n’étant pas sensée exister, rejeté par la nature elle-même… Quel était cette sensation ? Un instinct, mauvais pressentiment ? Une véritable influence magique ? Ce que Lin semblait percevoir lui était étrange et inconnu, impossible de mettre le doigt dessus, mais c’était quelque chose de mauvais, mauvais jusqu’à la moelle. Elle tourna les talons et retourna dans le poste de commande.

La vision qui s’offrit alors à elle à travers la large vitre du poste la cloua sur place : un immense tentacule dont l’origine se perdait dans les profondeurs sombres de l’océan, bras étendant sa noirceur vers la lumière des hauteurs. Sa taille était démesurée, absurde, aberrante. A quelle créature pouvait bien appartenir une telle abomination ? La même qui était à l’origine du pressentiment de la Capitaine ? Lin en était sûre : elle le sentait.

Le tentacule attrapa presque délicatement le Shark Bite et l’emmena dans les profondeurs. Etait-ce une attaque ou un sauvetage ? Un poulpe a une puissance musculaire énorme : un de cette taille aurait pu broyer le navire comme une brindille s’il le voulait. Une personne s’effondra : la lieutenante s’était évanouie. Aussitôt un des techniciens présents vint la porter à l’écart.
De l’agitation commençait à se faire sentir tout autour, mais certains gardaient la tête froide, tel le pilote qui malgré tout savait apparemment garder son calme. Lin remarqua alors les appareils du tableau de bord qui s’emballaient. Courants, objets, température de plus en plus froide, tous les détecteurs semblaient détraqués.
Pourtant, quand elle regardait par la vitre, elle se rendait compte que c’était bien réel. Les mines avaient tout juste la puissance de tenir à leur place, elle vit même une stalagmite se détacher sous la puissance du courant et…


Choc.


La roche était venue percuter le sous-marin de plein fouet, arrachant des cris de surprise voire de peur au sein du poste de pilotage, avant qu’un silence ne retombe alors que tous se tendaient à la vue de la vitre : celle-ci était fissurée. Réputée indestructible, elle se fendit lentement d’un long craquement sonore, avant, qu’enfin… qu’enfin la fissure ne cesse de s’étendre. Le silence plana encore quelques secondes, puis un des deux co-pilotes se leva de manière paniquée pour courir vers la sortie et fut accueilli par un poing qui le fit chuter lourdement sur le dos.

C’était sa capitaine.

« Un membre du commandement sort après le reste de l’équipage, Tuly, cracha Lin d’une voix froide. Mourir ici et non sur l’échafaud vous épargnera au moins la honte, retournez à votre poste jusqu’à ce que l’on soit sortis de là.
-Je n’suis pas venu ici pour…
-Bien. »

Elle ne le regarda même pas lorsqu’elle lui tira dessus avec son taser pour l’immobiliser. S’ils survivaient, celui-ci était bon pour la cour martiale, et au vu de la politique disciplinaire de l’armée bluienne pour compenser leurs faibles effectifs… La prison s’il était chanceux, la peine capitale dans le pire des cas. Lin se voyait forcée de retomber de plus en plus dans cette trace de son ancienne vie qu’elle avait voulu mettre derrière elle, et bien qu’elle reste de marbre le sort auquel elle a condamné le jeune homme de ses propres mains la dégoûtait. Mais il fallait que quelqu’un le fasse, il fallait que quelqu’un se salisse les mains…

« Les capsules de survie n’auront pas la puissance de faire face aux courants. Mais c’est une créature de chair et de sang, absolument vulnérable à nos armes. Informez l’Amiral de la situation de l’Appolina, faites une demande de soutien de robots de réparation d’urgence, et que tout le monde se tienne prêt en cas de nouvelle attaque.»

Tout le monde s’était attelé à sa tâche alors qu'une nouvelle énergie, bien qu’amère, prenait l’équipage.





La souillure.
Elle était toujours là, étendant ses doigts visqueux dans l’eau froide.
Lin savait, sentait qu’il y avait un doute quant au fait que la créature qu’ils venaient d’apercevoir soit bien naturelle, mais ils ne pouvaient probablement pas fuir. Il fallait aller jusqu’au bout ou mourir…
Face à la situation, il ne restait qu’une chose à faire.




Elle enleva le haut de son uniforme et son t-shirt qu’elle laissa tomber sur le sol métallique à ses pieds. Se retournant, elle posa la main à plat sur le mur du fond du poste de commande, et une porte jusque-là restée fermée au milieu du mur s’ouvrit, dévoilant un grand tube de verre dont l’intérieur était équipé d’appareils en tous genres ; elle entra dedans et referma le tube.
Aussitôt les appareils se mirent à fondre sur elle: un casque vint se poser sur son crâne, des aiguilles et des seringues se plantèrent dans sa peau, un appareil respiratoire se colla sur son visage, et le tube commença à être progressivement rempli d’un chaud liquide rose vif.

Un des ingénieurs présents la vit faire, et se jeta sur la vitre alors que le liquide rose atteignait les hanches de Lin.
« Capitaine ! Cette installation n’est encore qu’un prototype, c’est trop instable ! Si votre génome n’est pas compati… »

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Froide.
Eau froide.
Sur sa peau.
Peau ?

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Elle entend.
Silence.
Grondement sourd.
Tourbillonnement de tempête.
Silencieux.

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Elle sent.
Un courant.
Comme un vent sur la joue.
Un courant froid qui la caresse.

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Elle voit.
L’obscurité.
Les petites lumières des navires.
Les mines et les roches.
Autour d’elle.
Tout autour.
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Elle est.
Elle est le navire.
Elle est la machine.
Elle est l’Appolina.
En parfaite symbiose, l’une et l’autre ne font plus qu’un.
Sa conscience atteint des niveaux surhumains.
Elle voit par toutes les caméras à la fois, tous les détecteurs, la coque est sa peau.
Elle voit un navire en perdition plus bas.
Pas le temps.
Il faudra les sauver après.
Elle voit un tentacule de souillure s’étendre vers elle.
Et alors.
Elle agit.
Elle esquive le bras sombre comme si ce n’était qu’un pas sur le côté.
Les moteurs…
Elle les sent eux aussi.
Ils sont ses jambes.
Elle les contrôle à sa guise.
Et les canons.
Ils sont ses bras.
Bras qu’elle abat sur son agresseur.
Dix torpilles fusent.


Sa conscience s’élargit plus encore.
Elle ressent de plus en plus finement son environnement.
Comprend et intègre toutes les centaines d’informations reçues avec toujours plus de lucidité. Elle analyse les courants comme on nomme une couleur, parvient à prédire en détails ce qu’il se passera ensuite avec une aisance naturelle.
Le chaos des courants se déchaîne à la surface.
Trop dangereux.
Il fait froid en bas.
Et calme.
La souillure est présente, mais les courants y sont moins dangereux.
Sa jambe gauche est abîmée et ne peut pas nager correctement, mais ses bras son parfaitement opérationnels.





Elle descend.